Il y a un an, le spectre d’une crise bancaire majeure planait sur l’Europe. La faillite de trois banques régionales américaines et le sauvetage in extremis du Crédit Suisse par UBS semblaient préfigurer des jours sombres pour les finances. Pourtant, contre toute attente, le secteur bancaire européen affiche aujourd’hui une santé de fer, avec des profits records et une valorisation boursière en nette hausse.
Mars 2023 a marqué un tournant critique. La chute de Silicon Valley Bank, Silvergate et Signature aux États-Unis, suivie du rachat du Crédit Suisse par UBS, a envoyé des ondes de choc à travers le secteur financier mondial. Ces événements auraient pu marquer le début d'une crise d'envergure. Cependant, un an plus tard, la disparition du Crédit Suisse semble être le dernier vestige de cette tourmente.
La reprise s'explique en partie par l'élimination naturelle des "brebis galeuses" du système, un mécanisme schumpetérien qui a permis une purification sectorielle. Les banques européennes ont rapidement rebondi, démontrant une capacité d'adaptation et de résilience remarquable.
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L'année écoulée a vu les banques européennes dégager des profits jamais atteints depuis quinze ans. Ce succès financier s'explique principalement par la fin de la politique des taux négatifs, permettant une amélioration significative des revenus d'intérêts. Cette embellie est notable, même si les banques françaises restent légèrement à la traîne du fait de leur exposition aux crédits à taux fixe.
Par ailleurs, l'indice SXP7, qui mesure la performance des valeurs bancaires européennes, a enregistré une hausse de 23 % en 2023. Avec une progression supplémentaire de 13 % depuis le début de l'année. Ces chiffres témoignent d'un secteur en pleine revalorisation, porté par des politiques de distribution généreuses et par la perspective d'un renforcement continu des résultats.
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Le rachat du Crédit Suisse par UBS s'est révélé être une opération très rentable. Au-delà des scandales, le Crédit Suisse possédait une solide franchise dans la gestion de fortune et une banque de détail robuste. L'acquisition a donc permis à UBS de renforcer significativement sa position sur le marché, avec une action en hausse de plus de 55 % sur l'année.
Malgré cette situation florissante, le secteur bancaire n'est pas à l'abri de vulnérabilités. Aux États-Unis, l'exposition de certaines banques régionales au secteur de l'immobilier commercial pose un problème. En Europe, des établissements de taille moyenne, particulièrement en Allemagne, restent sous pression.
L'Europe bénéficie d'un cadre réglementaire solide, renforcé depuis la crise financière de 2008. Les banques sont bien capitalisées et la bulle du crédit semble contenue. La situation économique, stable, voire en amélioration, soutient également le secteur.
Un an après une crise qui aurait pu être dévastatrice, les banques européennes ne se contentent pas de survivre ; elles prospèrent. Cette résilience témoigne de la robustesse du système bancaire européen et de sa capacité à se réinventer face aux défis. Les événements de 2023 resteront dans les annales comme un moment de transformation, ouvrant la voie à une ère de prospérité pour le secteur bancaire en Europe.
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